FORMATION
PARCOURS ARTISTIQUE
Ma formation initiale est une licence en cinéma à l’université de Paris 3. Parmi les modules j’ai étudié l’histoire de l’art, la photographie, et fréquenté un atelier de tirage argentique.
Pendant ces années d’étudiante, j’ai été VJ (sur le modèle du DJs, mais en vidéo). Le veejaying est du mix de samples audiovisuels et de créations graphiques, un set en direct lors de concerts ou de performances… et ça m’a permis d’apprendre sur le tas de solides bases de montage.
Depuis 2004 je suis monteuse de film, avec deux facettes principales, l’assistanat sur des long métrages de fiction et le montage de court métrage d’animation. J’exerce aussi en documentaire et sur des séries pour la télévision.
Dans les arts plastiques, je suis autodidacte, des années de pratique en amateur, beaucoup d’expérimentation, et depuis ma professionnalisation en 2014, de la formation continue. (Modules de Beaux Arts à l’Esprit coloré et cours de photographie à l’école Gobelins).
J’ai un gout pour les disciplines créatives que je nourris par des stages réguliers, et une direction chromatique à travers tout médium approché. Le bleu.
Ciel, marine ou nuit. Turquoise Céruléen Indigo Phtalo Outremer Cobalt… des mots féériques ou tout simplement Azur, devenu mon surnom Azul.
Une attirance sans doute initiée par les paysages de l’enfance -naissance dans les Alpes, familles aux pieds des Vosges, jeunesse en Bretagne- et liée à une dimension spirituelle de la nature, vitalité puissante. Le nuancier de l’infini est gravé dans mes yeux, je vois la vie en bleu.
En 2012, au Chili, une initiation aux tirages photo alternatifs a constitué une étape décisive : hypnotisée par le bleu du cyanotype, j’ai voulu connaître tout le procédé et le maitriser. Je suis allée faire un stage intensif à Santiago avec Catalina DE LA CRUZ. Cette artiste travaille la peinture, la photographie, la sculpture… parfois ensemble. Elle m’a appris les bases techniques et incité à explorer le cyanotype, au delà du seul tirage photo.
Très vite j’ai utilisé l’émulsion photosensible comme une peinture et redécouvert une discipline, la cyanographie, qui existe depuis plus d’un siècle. Une pièce de puzzle qui donne du sens à tous mes loisirs artistiques, comme une longue préparation à un jeu sérieux, la magie bleue.
La cyanographie a révélé mes capacités expressives, j’ai vu le moyen de formuler ma poésie, de mettre en œuvre l’émerveillement, de jouer avec les étincelles. Tout m’apparait comme un ingrédient sensible -objets récoltés qui laisseront leurs empreintes, photographies qui seront traitées, grâce du mouvement.
Ma première orientation artistique fût de jouer avec la polysémie des œuvres, en mélangeant les ingrédients, les idées, et bien entendu les techniques.
A mi-chemin entre photographie et peinture, les cyanographies intriguent, le monochrome interpelle.
Ces fantaisies perceptives induisent d’autres visions et lors des premières expositions, j’ai compris qu’il fallait surveiller les titres et informations des oeuvres afin de laisser leur chance aux imaginaires individuels.
Depuis 2014 la cyanographie est devenu mon second métier, artiste plasticienne
avec expositions à l’internationale et ventes, puis un atelier, des résidences et des activités pédagogiques. J’ai installé ma pratique dans de meilleures conditions et tente des incursions sur d’autres supports, en volume et même en action via des performances.
Les oeuvres sont toujours d’un bleu ostentatoire, et tournent souvent autour d’un axe tout autant visible, la figuration abstractive. Cette recherche esthétique étaye mon travail, soustraire les ingrédients à leur représentation. Je l’inscris dans la lignée des Pictorialistes, ces photographes début XXème affirmaient la valeur artistique de leur médium, notamment par l’altération manuelle de l’image et la transcription de sensations.
DÉMARCHE
AZUL LOEVE
Détailler l’univers, les nuages, le tango
Détourner les clichés, les représentations d’usage
Coups de pinceaux qui font apparaître des fragments du monde,
tout en bleu et blanc, en texture
Jouer avec l’émulsion photosensible
Façonner des empreintes de lumière
En deçà même du figuratif ou de la prise de vues
Les traces, les irrégularités, les tâches des cyanographies
engagent un autre degré de perception
Ces marques contaminent l’image
lui confèrent un aspect organique
Cette corporéité devient image elle-même.
Donner une forme graphique à mon regard et à ma poésie
Au-delà des visions personnelles
je travaille la force évocatrice de la cyanographie
encore le vide, le bleu, leurs intensités expressives
Des images abstraites ou qui le semblent
Invoquer l’imaginaire
